
Article de la Gazette des femmes | L’égalité vue par Anik Bissonnette
Égalité, équité et diversité pour les femmes à tous les échelons du milieu du ballet et de la danse en général au Québec : on y est, selon vous?
Oui, j’ai le sentiment qu’on y est, du moins en grande partie. Le monde du ballet a vraiment évolué avec le temps. C’est fascinant de penser qu’à l’époque de Louis XIV, seuls les hommes dansaient le ballet! Dès le 19e siècle, les femmes ont pris une place prépondérante sur scène, notamment avec l’arrivée de la danse sur pointes. Et aujourd’hui, ce sont souvent les ballerines qui marquent l’imaginaire collectif.
Les femmes occupent une place centrale dans l’univers de la danse. L’égalité salariale est une réalité dans les compagnies professionnelles que j’ai connues, et j’ai toujours senti beaucoup de respect entre les artistes, peu importe le genre.
C’est du côté de l’inclusion de la diversité qu’il reste du chemin à faire. Le ballet est une discipline issue d’un monde très blanc, mais je vois de belles avancées : plus de diversité sur scène, des accessoires (pointes, collants et costumes) adaptés à toutes les carnations.
D’ailleurs, les grandes écoles de ballet du Canada jouent un rôle déterminant pour rendre le milieu plus équitable. Je pense notamment à la démarche L’Évolution du ballet / Ballet Forward, un projet national axé sur l’équité, la réconciliation et la lutte contre le racisme dans le milieu du ballet auquel participent des étudiantes de l’École supérieure de ballet du Québec. La culture du ballet est en transformation, et c’est encourageant.
Qu’est-ce qui avance et progresse assurément dans le bon sens pour les femmes dans le vaste monde de la danse, au Québec comme ailleurs?
Ce qui me frappe le plus, c’est le changement de regard sur le corps des danseuses. Quand j’ai commencé, le modèle dominant était celui d’une ballerine très mince, presque fragile. Aujourd’hui, on valorise des corps sains, forts, athlétiques. Et c’est un immense progrès.
Les chorégraphes recherchent désormais des interprètes capables de danser une grande variété de styles. La polyvalence est devenue la norme, et cela contribue à faire tomber les stéréotypes. La diversité corporelle et culturelle est de plus en plus présente sur scène. Et surtout, la santé des interprètes est de mieux en mieux prise en compte. J’ai vu des directions artistiques retirer un rôle à une danseuse parce qu’elle était trop maigre, par souci pour sa santé – c’est une prise de conscience qui n’existait pas il y a quelques décennies.
À l’École supérieure de ballet du Québec, nous faisons beaucoup de prévention. Nous travaillons avec une professionnelle de la nutrition, nous offrons du coaching en performance mentale, des ateliers de cuisine, un accompagnement global pour la santé physique et mentale et le bien-être. Et bien sûr, nous transmettons à nos élèves – filles et garçons – l’importance d’aimer leur corps, de le respecter, d’en prendre soin.
Qu’est-ce qui avance et progresse assurément dans le bon sens pour les femmes dans le vaste monde de la danse, au Québec comme ailleurs?
Ce qui me frappe le plus, c’est le changement de regard sur le corps des danseuses. Quand j’ai commencé, le modèle dominant était celui d’une ballerine très mince, presque fragile. Aujourd’hui, on valorise des corps sains, forts, athlétiques. Et c’est un immense progrès.
Les chorégraphes recherchent désormais des interprètes capables de danser une grande variété de styles. La polyvalence est devenue la norme, et cela contribue à faire tomber les stéréotypes. La diversité corporelle et culturelle est de plus en plus présente sur scène. Et surtout, la santé des interprètes est de mieux en mieux prise en compte. J’ai vu des directions artistiques retirer un rôle à une danseuse parce qu’elle était trop maigre, par souci pour sa santé – c’est une prise de conscience qui n’existait pas il y a quelques décennies.